L’origine du domaine remonterait à l’époque gallo-romaine. Au XIVe siècle, époque de la Guyenne anglaise, il est propriété de Sir Robert de Knolles, Gouverneur de Guyenne, et reste dans la famille Canolle (francisation de Knolles) jusqu’en 1916, date à laquelle il est acquis par Edouard Dubois-Challon, alors propriétaire d’Ausone. Le vin, cru "Canolle" puis "Bélair", se situe au tout premier rang des vins de St Emilion au XVIIIe siècle. Le millésime 1802 est mis en bouteilles au château, une première pour les grands vins de Bordeaux.
L’excellence du cru est confirmée en 1959 puisqu’il devient alors "Premier Grand Cru Classé B", juste derrière Ausone et Cheval Blanc. Au décès d’Heylette Dubois-Challon en 2003, le domaine revient à Pascal Delbeck, qui en était le régisseur depuis 1997. Devant la difficulté rencontrée pour faire face aux très élevés droits de succession, Pascal Delbeck cède d’abord une partie puis, en 2008, la totalité des parts aux Etablissements Jean-Pierre Moueix, négociant et propriétaire de plusieurs domaines majeurs du libournais dont Trotanoy et La Fleur-Pétrus.
A compter du millésime 2008, pour mieux l’identifier (plusieurs dizaines de châteaux bordelais portent en tout ou partie le nom de Bel Air ou Belair), le cru est rebaptisé "Bélair-Monange" en mémoire d’Anne-Adèle Monange, grand-mère de Christian Moueix, actuel propriétaire de la société avec ses 2 enfants Edouard et Charlotte. Un important programme de remise en état est alors entrepris : confortement du plateau calcaire miné par les carrières, restructuration du vignoble, création d’un cuvier et d’un chai fonctionnels et restauration du château.
Mitoyen d’Ausone, favorablement exposé au sud et à l’est, le vignoble de 12,5 ha s’étend sur des sols calcaires et argilo-calcaires reposant sur le plateau et les côtes calcaires. L’encépagement est constitué de Merlot (85%) et de Cabernet franc (15%). L’âge moyen des vignes est voisin de 60 ans et la densité de plantation de 6.600 pieds/ha.